Salut, c’est Voyelle !
Aujourd’hui je vais remonter dans le temps, quand Louna et moi on était toutes petites, on était encore des bébés chats, enfin 5-6 mois. Maman nous a emmené toutes les deux chez le vétérinaire, sans notre frère, et elle nous a laissé là-bas ! On n’était pas très rassurées, bien que les dames qui s’occupaient de nous étaient très gentilles. Il paraît que Chamallow, pendant ce temps, à la maison, était un petit peu perdu et déboussolé sans nous. Evidemment, il n’avait pas l’habitude, on avait toujours été ensemble tous les 3, même pour les premiers vaccins chez le docteur ! Maman a passé la matinée avec lui à le caresser, à le rassurer, pendant que ma sœur et moi, on se faisait raser le bidou et une patoune par le docteur. Tu te rends compte, notre belle fourrure rasée ! Obligatoire d’après lui. Bon… Les poils ça repousse, mais quand même ça faisait froid la peau sans poils… Pas le choix, on s’est laissé faire, en plus on était endormies, on n’aurait même pas pu protester !
Le docteur a fait ce qu’il avait à faire. Il paraît que ça s’appelle la stérilisation. C’est quelque chose qu’on enlève dans le bidou des petites femelles, et qui fait qu’ensuite on ne pourra plus avoir de bébé chat. Ça tombe bien, remarque, parce que déjà trois chats dans la jungle maison c’est largement suffisant. Et puis je n’aurais pas envie d’avoir un bébé chat avec mon frère ! Donc le docteur a effectué son travail, et puis il a mis un pansement sur nos bidous. Il a tout fait bien. Jusque-là, on était prêtes à accepter la situation, mais il a décidé de nous habiller le docteur ! Non mais pour qui se prend-il ? Pour qui NOUS prend-il ?? Oser enfermer notre sublime et douce fourrure dans un horrible body rouge avec un col roulé tout serré qui grattait le cou !!!
Impossible de lutter contre ce body, c’était bien trop dur de se réveiller, de garder les yeux ouverts. Alors on a dormi jusqu’au moment où Maman est finalement arrivée. Elle nous a ramenées à la maison et nous a ouvert les portes de nos caisses de transport respectives. Qu’est-ce que c’était dur de sortir de la caisse, tu n’imagines pas ! J’avais l’impression que tout tournait autour de moi, que je marchais sur des chamallow, pas mon frère, mais sur des guimauves si tu préfères. Et j’avais la sensation de tanguer comme sur un bateau en mer. Tout pareil pour Louna évidemment.
Mais le pire c’est que quand Chamallow, notre frère cette fois, nous a vu dans cet état, avec ce body rouge, il ne nous a pas reconnu ! Ce body et le docteur avaient masqué nos odeurs naturelles, notre signe de reconnaissance. Chaminou était donc tout perdu, il a grogné, craché et fuit comme si on était deux extraterrestres cambrioleurs. Je dois t’avouer qu’à ce moment précis, Louna et moi on voulait juste continuer à dormir. Maman l’a bien compris, on a fait une bonne grosse sieste au chaud sur ses genoux.
Au réveil de la sieste, on avait un petit creux, on a donc essayé de marcher avec ce truc rouge qui nous serrait les pattes, pas simple ! Et on a recroisé notre frérot, il était toujours en mode ‘’alerte’’, alors il a passé son chemin en continuant ses tentatives d’intimidation. Heureusement avec Louna on se soutenait, on restait ensemble pour tout, manger, boire, dormir, câliner, se laver. Enfin se laver, c’est vite dit avec ce machin chose qui nous couvrait quasiment tout le corps !
Chamallow semblait tellement incommodé par nos ‘’odeurs’’ de docteur et par notre nouveau look qu’il a bien passé 2 ou 3 jours à nous fuir, et à dormir tout en haut, dans le recoin le plus éloigné de nous et le plus isolé ! Et puis, quand finalement il a retrouvé ses esprits, et qu’il a daigné s’approcher de nous pour nous sniffer de plus près, il nous a reconnu genre ‘’ooohhh mes sœurs, vous êtes revenues ? Mais c’est quoi cette nouvelle lubie de porter des habits ?’’. Il est drôle lui, on a bien essayé de l’enlever, mais rien à faire !
Enfin bref on a dû garder ce body pendant deux longues semaines. Ou peut-être 10 jours ? Je ne sais plus. En tout cas Louna et moi ça nous a paru une éternité d’au moins 3 ou 6 mois tellement c’était long. On avait chaud, ça grattait, et le pire, impossible de faire sa toilette correctement, le cauchemar pour un chat. On ne pouvait se laver que les pattes, sinon on était obligé de lécher ce vieux body rouge à la place de notre fourrure. On essayait bien de s’entraider et de se laver l’une l’autre, mais on ne pouvait faire que la tête ! On essayait bien de faire un brin de toilette plus approfondie quand maman enlevait le body pour vérifier la cicatrice, mais c’était bien trop court… Heureusement les humains ont été fort aimables avec nous, ils nous gratouillaient à travers le machin chose, et ils passaient un doigt dans le col roulé trop serré pour nous soulager.
Après ce calvaire interminable, est enfin arrivé le jour du retour chez le docteur, la délivrance, la libération ! On a retrouvé nos poils, que c’était magnifique. Certes, il allait falloir attendre que les poils repoussent à certains endroits, mais on allait enfin pouvoir faire une VRAIE toilette.
Tu sais ce qu’il est advenu de ce machin truc rouge ? Il est dans l’armoire. Si si, maman les a lavés, et les a rangés. Je les vois tous les deux de temps en temps, je les garde à l’œil, des fois qu’ils auraient envie de revenir vérifier qu’ils nous vont bien. Parole de chat, plus jamais de body rouge sur moi !!! Pareil pour ma sœur évidemment. Remarque, je crois bien que même si le body revenait sur nous, avec les crocs qu’on a maintenant, il finirait en miettes en quelques minutes. À très vite pour la prochaine aventure, il me semble que c’est Louna qui va te faire une nouvelle leçon d’infiltration, à moins que Chamallow essaie de s’improviser maître Ninja ? A suivre.






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