Bonjour, c’est Chamallow !
Aujourd’hui je voudrais te parler d’un sujet hautement important, l’intimité. J’ai comme l’impression que les chats et les humains n’ont pas la même vision de ce que c’est l’intimité.
Tout d’abord, les humains portent des vêtements, contrairement aux chats, ils sont pudiques et frileux ces humains. Pour les félins, même si on le voulait, ce serait impossible de mettre des habits, puisque tu n’es pas sans savoir que notre derrière c’est en quelque sorte notre carte d’identité. Pas de papiers chez nous, tout passe par les odeurs. Alors si on allait se cacher dans des vêtements, ce serait sacrément galère pour se sniffer. Sur ce point on se ressemble bien avec les chiens, tu les as déjà vu au parc, tous en train de se sentir l’arrière-train.
On a bien essayé de montrer notre joli postérieur poilu aux humains, en gros plan, presque collé à leur nez, mais ils se reculent. Ben quoi, on est propre, on veut juste leur faire l’immense privilège de sniffer nos odeurs, c’est un geste d’amour de notre part, et eux ils refusent ! Incompréhensible. A l’inverse, les chats ne sentent pas le derrière des humains, il est trop bien camouflé, et de toute façon notre super odorat nous permet de nous contenter d’un sniffage de mains, c’est déjà ça. Enfin tout ça pour dire, que les chats on n’est pas pudiques comme les humains.
Par contre, si je suis en train de faire ma toilette, et que les humains osent s’approcher de moi pour me caresser, je les regarde avec mes yeux les plus menaçants pour leur faire comprendre « Pas toucher !!! tu t’apprêtes à franchir la barrière de l’intolérable ». Et là, comme s’ils n’avaient rien compris, rien entendu, ils viennent saper tout mon travail, avec leurs mains sales, je suis bon pour tout recommencer ! Ils font pareil avec mes sœurs tu te doutes bien. Je devrais peut-être faire comme elles d’ailleurs, me mettre plus haut dans l’arbre à chats, hors d’atteinte des mains humaines, enfin presque hors d’atteinte, parfois ils y arrivent quand même.
Du coup, avec mes sœurs on a concocté un plan de vengeance féline. Quand les humains prennent leur douche, on se poste devant la vitre, les yeux rivés sur eux, et on attend sans bouger, stoïques, histoire de les mettre bien à l’aise, jusqu’à ce qu’ils en sortent. Une fois sortis, alors qu’ils sont encore tout mouillés, on se frotte longuement à leurs jambes, quelques poils qui collent ce n’est rien comparé à leurs caresses post-toilettage de chat. Ensuite, c’est la douche qui passe à l’inspection, il faut bien vérifier qu’ils ont fait une toilette approfondie. Bien sûr, on ne s’arrête pas là, on les suit jusque dans la chambre pour les observer pendant qu’ils choisissent leurs vêtements. Une fois habillés, ça n’a plus grand intérêt, on part généralement faire une sieste, satisfaits de nous, jusqu’à la prochaine douche.
Il y a un autre endroit où l’on exige de l’intimité, c’est lorsque qu’on va faire nos besoins dans nos bacs à litière. Sur ce point, les chats ont un GRAND besoin d’intimité et de calme. Pour ça, papa et maman ont assez bien fait les choses, ils ont choisi des bacs où on rentre par le dessus, on est donc bien mieux isolés des regards que dans le bac qu’on a tout en haut de la maison avec une ouverture par devant (heureusement qu’il est au calme celui-ci car c’est le ‘’king size’’). En ce qui concerne l’utilisation de ces bacs, on est assez différents tous les trois.
Voyelle y va en mode Ninja, personne ne la voit y entrer, et personne ne la voit en ressortir. D’ailleurs, quand elle a été malade, ça a posé quelques problèmes à papa et maman, car ils n’arrêtaient pas de se demander mutuellement « est-ce que Voyelle a été au popo ? ». Tant d’intérêt pour une crotte, c’était abusé moi je dis !
Moi j’y vais le plus normalement du monde pour un chat, je rentre dedans, je fais ce que j’ai à faire, je gratte parfois un peu, et je ressors vite fait, je ne voudrais pas m’incommoder avec mes propres odeurs. Et puis quand on était bébés, ma sœur Louna m’a habitué à passer systématiquement après moi pour bien enterrer mes déjections, j’ai donc estimé que je n’avais pas besoin d’apprendre à le faire, sauf que maintenant elle ne le fait plus, elle me dit que je suis assez grand ! Ben tu sais quoi, c’est pas grave, les humains le font pour moi avec leur pelle.
En parlant de Louna, elle est la plus étrange de nous trois pour l’utilisation de la litière. Elle ne reste pas tête dedans pour préserver son intimité, non, elle ressort la moitié de son corps, appuie ses deux pattes sur le rebord du bac, et elle fait ses besoins, tête haute. Ensuite elle gratte scrupuleusement toute la litière, le fond, les parois de tous les côtés, même le toit du bac, elle en met du temps à faire tout ça.
Je me souviens d’une fois où Louna est passé dans le bac juste après moi et Voyelle, et où rien n’était enterré. Elle nous a crié de loin « non mais c’est quoi cette histoire de me laisser un bac dégueu ! ». On s’est vite caché avec Voyelle, maman arrivait en plus, alors on l’a regardé pour qu’elle comprenne que ce qui se passait sous ses yeux était entièrement sa faute, elle avait trop tardé à nettoyer nos bacs à litière. L’humaine est restée bouche bée, les yeux écarquillés, un rire qui se dessinait sur son visage. Louna était perchée sur le fin rebord du bac, les 4 pattes dessus, en équilibre précaire, en train de faire ses besoins. On aurait bien ri si elle ne nous avait pas fusillé de ses yeux noirs. Cette fois-là, elle est partie sans gratter un grain de litière.
Pour terminer cette histoire sur l’intimité, je vais te parler de l’esprit de contradiction des chats, c’est-à-dire que si une porte est fermée, on miaule devant jusqu’à ce l’humain l’ouvre, mais une fois ouverte ça n’a plus grand intérêt, généralement on ne rentre même pas. Exception faite quand les humains sont aux toilettes, leur litière à eux, là on se fait un malin plaisir tous les trois à glisser une patte dans l’entrebâillement de la porte pour passer, les regarder, faire semblant de chercher quelque chose, et ressortir. Et ça, chacun notre tour, et plusieurs fois, généralement ça fait bien râler les humains. Ecoute, on les occupe comme on peut !
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