Bonjour, bonjour !
Tu te souviens quand je t’ai raconté comment Louna s’est transformée en godzichat à queue d’écureuil à cause d’un simple petit porte-clé légèrement balloté par un courant d’air à deux pièces d’elle ? Et bien aujourd’hui je vais te raconter une histoire dans le même genre, à ceci près qu’il y avait une vraie petite bêbête pour expliquer le branle-bas de combat des mousquechats. En même temps tu connais les chats, un rien peut les amuser ou les effrayer, et cela donne lieu à d’incroyables et rocambolesques aventures, que je peux te conter ici même. Les chats ont le même super pouvoir d’imagination que les enfants ! C’est formidable de conserver cette capacité à toujours voir une cabane en pleine forêt au lieu d’une simple table en bois de salle à manger, ou d’aller se réfugier dans la grotte de couvertures qui relie le lit au bureau parce que l’ombre de l’ogre (du papa en réalité) approche à grands pas. Et bien les chats s’imaginent le même genre d’aventures avec une petite boule de papier d’aluminium ou un simple carton de livraison à moitié déchiré prêt à partir au recyclage.
C’était donc un soir, vers 23h, je montais les escaliers pour aller me coucher, lorsque j’aperçois Chamallow sur le meuble à chaussures du pallier, en mode alerte, avec la crête sur le dos, qui regarde sa sœur Voyelle l’intrépide dressée de tout son long contre la fenêtre attenante, à tendre la patte pour attraper quelque chose. Je n’arrive pas encore à voir ce qui attire leur attention à ce point. Chamallow semble faire le guet pour Voyelle. M’entendant arriver, Princesse Voyelle se tourne dans ma direction, me regarde et émet un petit miaulement genre ‘’drrrttt miaou’’, on aurait dit une plainte interrogative demandant de l’aide, assez étrange je dois dire. Cela dit, je n’avais peut-être pas saisi le sens exact de son miaulement, mais j’avais au moins capté qu’il fallait que j’intervienne, et que je ne pourrais pas simplement tracer mon chemin jusqu’à mon lit comme si de rien n’était.
Je m’approche donc de la fenêtre que fixe Voyelle pour examiner cela de plus près. Les deux mousquechats présents m’observent attentivement sans perdre une miette de la scène. Après un examen plus approfondi, je discerne dans le coin supérieur une sorte de toute petite bestiole, que je n’arrive pas à identifier, elle est posée sur le rideau. C’est trop haut pour moi, je n’arrive pas à l’atteindre, je me saisis donc d’un chausson, j’essaie tant bien que mal de faire descendre ladite bestiole sans lui faire de mal. Les mousquechats me scrutent toujours, quand soudain, la bêbête tombe au sol, elle semble assommée ou étourdie. Je suis navrée j’ai fait de mon mieux pour la faire descendre sans encombre. Peut-être était-elle déjà à moitié inconsciente sur le rideau après tout.
Chamallow reste toujours en hauteur sur le meuble, il faut bien garder une distance de sécurité importante, je le comprends au vu de l’imposant et virulent prédateur que je viens de mettre KO d’une simple pichenette de pantoufle. La bestiole fait bien un petit quart de la taille d’une oreille de chat, et elle est pourvue d’ailes, Chamallow est donc totalement protégé à cet endroit, n’est-ce pas ?
Voyelle, en guerrière intrépide, s’approche de la bestiole toujours inanimée au sol, et lui donne un petit mais franc coup de patte, avant de sursauter. Sans doute la bêbête n’a-t-elle pas eu la réaction attendue par Voyelle. A ce moment-là, Mama Louna descend les escaliers pour venir à la rescousse. Il était temps, on avait bien besoin de renforts.
Louna jette un œil à son frère et sa sœur, qui lui expliquent la situation d’un regard. Téméraire comme toujours, Louna s’approche de la petite bête inanimée, lui assène un coup de patte qui claque, et elle sursaute elle aussi, comme sa sœur quelques instants auparavant. Elle recule légèrement, comme pour réfléchir au meilleur plan à adopter. Puis finalement, les deux sœurs s’approchent ensemble de la bestiole, et avec une synchronisation exemplaire, lui donnent toutes deux un bon coup de patte. Cela a été si rapide, qu’aucun de nous n’a vu où la bestiole a fini sa course. Les deux sœurs se regardent, légèrement perplexes, ce n’était visiblement pas prévu que cela se finisse ainsi.
Chamallow observe toujours la scène depuis son refuge. Pour ma part, je suppose que Voyelle et Louna ont réussi à faire glisser la bêbête sous le meuble à chaussures, puisque je ne la vois nulle part ailleurs. Finalement, après quelques longues secondes de réflexion, les deux sœurs rebroussent chemin et repartent chacune de leur côté. Je décide de faire de même, j’ai bien mérité d’aller me coucher après une aventure si trépidante. Ce n’est qu’à ce moment-là que Chamallow a décidé que le sol était à nouveau suffisamment sécurisé pour y poser ses pattes, et partir lui aussi faire une bonne sieste. Il lui faudrait bien un double dodo pour repartir ensuite faire sa ronde de nuit.
A bientôt pour la prochaine aventure !
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